La dynastie Van der Valk est aujourd’hui à la tête de 120 hôtels. Parmi ceux-ci, en Wallonie, trois en région liégeoise que pilote Marco Wohrmann.
Le monde entier connaît la dynastie des Hilton. Chez nous, on a les Van der Valk et leurs descendants. Leur histoire débute avec Martinus, en 1939, aux Pays-Bas. « Dans l’hôtellerie, on s’inscrit dans la durée », nous explique Marco Wohrmann, qui gère trois des hôtels de la chaîne en région liégeoise. « Les projets en hôtellerie ne sont rentables qu’après 20 – 30 ans. On n’entreprend pas à court terme. Quand on investit dans un projet, on le fait déjà pour la génération qui suit ». Et voilà comment une dynastie se met en place. « Mais chez Van der Valk, on est une exception dans la transmission car on reste en pleine propriété, notre capital n’a jamais été ouvert en bourse, ou à des fonds. Les Hilton, eux, ont perdu une partie de cette âme familiale »
Marco incarne, avec ses trois frères, la quatrième génération des Van der Valk. Petit, était-il pour autant prédestiné à l’hôtellerie ? Il baignait dedans. « Mes parents géraient l’hôtel à Nivelles –c’est mon plus jeune frère qui a repris la gestion là-bas– et on habitait juste à côté. On allait à l’hôtel à pied. Dès 12 ans, on nous demandait de donner des coups de main pour les brunchs, etc. Très vite, j’ai commencé à faire le tour des différents postes, à la plonge, en cuisine, comme serveur… Puis, j’ai donné un coup de main à la réception, fait du nettoyage dans les chambres, et touché à la comptabilité avec les études. Quand on grandit dans une structure comme celle-là, on a la chance de toucher à tout. Et forcément, on rencontre alors quelque chose qui nous plaît. » Marco Wohrmann, qui gère aujourd’hui l’hôtel de Verviers et les deux de Liège (le Sélys et le Congrès), sourit. « Mais il y a quand même eu une réflexion avant d’entrer dans l’hôtellerie ! De ma génération, on est plus ou moins 300… Et on compte 120 hôtels. Cela prouve que tout le monde dans la famille n’a pas continué là-dedans. On n’y est en aucun cas obligé. Personnellement, je n’ai pas fait des études en rapport avec l’horeca, j’ai fait ingénieur en gestion. Mais voilà, Van der Valk c’est un grand bateau en route et un patrimoine familial… On a envie de sauter à bord et de mettre sa pierre à l’édifice ! »
Récemment, à Liège, l’ancien hôtel de Sélys-Longchamps, classé Patrimoine exceptionnel de Wallonie, a été estampillé Van der Valk, avec Marco à sa tête. « C’est un produit un peu atypique pour nous, on en a d’autres dans la chaîne mais ce n’est pas notre core business d’aller vers ce genre de produit historique. Avec le Van der Valk Hotel Sélys, on essaie de se positionner sur un autre type de marché que celui de la « masse » de qualité dans laquelle on s’inscrit habituellement. Au Sélys, on sait accueillir moins de monde, donc on tire le produit vers le haut. On s’est mis sur le marché du 4 étoiles supérieur pour donner quand même une accessibilité aux sociétés » (le « 5 étoiles » freinant parfois les sociétés clientes, NdlR).
Touche de déco féminine
À Verviers aussi, Marco Worhmann pilote un Van der Valk. La destination peut sembler peu propice à l’éclosion d’un hôtel 4 étoiles et pourtant… « Dans la famille, on avait tous les voyants au vert pour ouvrir cet hôtel. On avait une belle bâtisse, une ville avec 60.000 habitants, proche d’une région touristique avec les Fagnes pas loin, le circuit de Spa-Francorchamps. 12 ans plus tard, les Verviétois me disent encore que jamais ils n’auraient pensé que cela puisse fonctionner à Verviers ! Je ne dis pas que ça a été facile, on a réadapté le produit aussi en se lançant plus dans la gastronomie et l’événementiel. Il faut un peu fouetter le projet pour que ça marche. Et on a appliqué la même formule à Liège et ça fonctionne à merveille ! »
Quant à la décoration, quel que soit l’hôtel, « on a carte blanche », explique Marco. « C’est mon épouse qui a fait la déco des trois établissements liégeois. On travaille aussi en Wallonie avec un même bureau d’architectes ce qui nous permet de garder une même philosophie et nos épouses respectives, elles, apportent ensuite une touche personnelle à chaque hôtel, pour que la déco change en fonction du lieu. Par exemple, au Sélys, le doré est très présent, pour le côté chic. »
D’autres à venir…
Dans les années à venir, la déco de la chaîne Van der Valk se réinventera encore un petit plus aux quatre coins de la Wallonie. À Bouge, tout d’abord, le long de la E411, un nouvel hôtel verra prochainement le jour. « Il n’y aurait pas eu le Covid, il serait déjà sorti de terre ! Il y a Bouge, mais aussi de beaux projets à Charleroi centre-ville, Tournai, Mouscron et Bruxelles aussi. Cela ne devrait pas durer longtemps avant le début des travaux . C’est imminent. Mais ils ne sortiront pas tous de terre en même temps évidemment ». Avec, comme touche finale, le célèbre Toucan qui trônera sur la façade. Car si « valk » signifie « faucon » en néerlandais, ce n’est pas cet animal qui a été choisi comme symbole. Et pour une bonne raison, historique. « Cela remonte à la génération de ma grand-mère, juste un peu après la 2e Guerre mondiale. On savait difficilement utiliser à cette époque un faucon (qui représentait trop l’Allemagne nazie, NdlR) pour illustrer l’hospitalité d’une chaîne d’hôtels. Dans l’un des premiers hôtels que mes grands-parents avaient repris, il y avait un parc à oiseaux avec un toucan, qui était un oiseau très rare. C’était l’attraction de l’hôtel, beaucoup de gens se déplaçaient pour venir le voir. Ils ont fait beaucoup de pub autour de cet animal qui exprime la bonne humeur. Et cet emblème est resté… »