«Les sinistrés sont abandonnés, l’UCM va monter au créneau!»

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Depuis lundi soir, Philippe Lagasse de Locht est officiellement le nouveau président de l’UCM Verviers. Il nous parle de ce challenge, de la nouvelle structure de l’ASBL et des défis à relever. Interview.

Qu’est-ce qui vous a décidé à proposer votre candidature à la présidence de l’UCM Verviers ?

À la base je ne voulais pas être président. Tout simplement parce que je ne voulais pas être président sans projet. L’UCM que j’ai connue pendant des années n’avait pas de projet mais une ligne de conduite liégeoise que nous avons dû découvrir à Verviers au fur et à mesure. Il n’y avait pas assez de communication. Georges Piron avait déjà changé énormément de choses en redistribuant les mandats. Mais ici, avant de poser ma candidature, j’ai pu poser mes conditions. Comme je l’avais fait avant de m’engager dans la gestion centre-ville. C’est l’avantage des changements de personnalités, on a un autre regard.

Justement, vous terminez votre mandat de président de Verviers Ambitions, qu’est-ce qui vous attirait dans la présidence de l’UCM ?

C’était important d’aller au-delà de ce domaine d’action limité au centre-ville. Donc ce qui m’a tenté dans le défi, ce sont les mandats UCM Verviers, UCM Liège comme représentant de Verviers et UCM national où je représente Liège et Verviers. Il y a aussi les mandats IFAPME, IBEFE, MIREV, Vedia, SIGNUM, ALE et tribunal de travail. Mais je céderai le flambeau dans certains de ces derniers mandats, à court terme, pour me consacrer à la présidence de l’UCM. Il est important de donner un rôle à chaque nouvel administrateur. On ne fait pas que défendre les indépendants et les petites entreprises, on défend aussi les pourvoyeurs d’emplois en veillant à ce que les emplois se créent via l’IFAPME, l’IBFE et la MIREV.

Vous étiez deux candidats en lice. Quel était votre projet ?

Nos projets étaient similaires. Mais dans les grandes lignes, je voulais une structure qui travaille de façon continue, pas uniquement 3-4 CA par an. Chaque administrateur a des mandats et nous devons prendre le temps d’en faire rapport, ce qui n’était pas le cas avant. Les relations entre administrateurs seront ainsi structurées en quatre niveaux : un comité de direction restreint qui se réunit tous les 15 jours, un comité élargi qui se réunit tous les mois et qui intègre tous ceux qui ont des mandats d’administrateurs, un CA qui se réunit 6 fois par an dont deux se termineront en AG.

À côté de cela il y a la représentativité : être présent à tous les niveaux par rapport à l’UCM et être présent sur les 22 communes – par exemple, on n’est pas proche du sud de l’arrondissement, ne pourrait-il pas y avoir un petit plus comme avec un forum des forces vives.

Vous commencez cette présidence avec de grands défis compte tenu de l’après-covid et de l’après-inondations. Qu’allez-vous faire ?

Il y a des questions qui se posent en termes de communication – ça va d’ailleurs dans le sens de ce qu’on veut faire – et de moyens. Ce lundi, j’ai exposé au CA la difficulté d’avoir un droit de regard sur la façon dont les sommes, provenant de la Croix Rouge et promises par la Région wallonne, vont être utilisées. Des conventions sont déjà passées en conseil communal mais je remarque une chose : les sinistrés les plus démunis sont toujours sans matériel, ils sont abandonnés, et je ne vois aucun investissement qui est fait sur base de ces millions. C’est particulièrement le cas à Verviers. Donc, l’UCM va monter au créneau. Je m’étonne de la lenteur de l’administration et du politique par rapport à ces moyens. Les gens dans la boue n’ont pas les moyens d’attendre.

Et plus particulièrement vis-à-vis des commerçants ?

À la Région, M. Di Rupo a une bonne attitude vis-à-vis des démunis, il faudrait peut-être la même chose vis-à-vis des indépendants. On va reprendre contact avec M. Borsus.

On a reçu les containers, mais ne serait-il pas possible d’avoir des primes pour tous les commerçants sinistrés ? Car aujourd’hui, le vrai défi du commerçant qui recommence à Verviers, c’est de recommencer avec rentabilité. Mais il n’aura de la rentabilité que s’il y a du chaland en continu. Plus ils sont nombreux à rouvrir, plus il y aura de chances que les commerçants reviennent. Il y a un risque de ne plus avoir de commerces. Nos bourgmestres ont un rôle important de soutien à l’économie locale que nous pourrons appuyer.

Vous multipliez les casquettes (UCM, Verviers Ambitions, tribunal de commerce, etc.) : n’est-ce pas compliqué de tout gérer de front ?

C’est compliqué, c’est pourquoi je dois prendre le temps de me décharger de certaines casquettes – ça commence mercredi avec la présidence de Verviers Ambitions. Je vais rapidement passer la main à la MIREV, l’IBEFE, je dois retrouver de la disponibilité pour les communes et pour représenter Liège. Le mandat le plus difficile à gérer là-dedans, en dehors de mon entreprise qui reste ma priorité, c’est le tribunal de commerce. Ça ne va pas être évident, mais je ne compte pas abandonner mon mandat au tribunal, je préfère dégager du temps pour exercer ma présidence UCM. Pour « Verviers ma ville, solidaire », le transfert est déjà en cours avec Nathalie Cornet qui reprendra dans deux ans la présidence. Je ne suis pas un homme de pouvoir dans le sens où je délègue. J’estime que si on devient indispensable dans un mandat, c’est qu’on a mal orchestré son mandat. On doit être utile. Ça vaut aussi dans une entreprise : si le patron est absent et que rien ne tourne, c’est une catastrophe. Demain à l’UCM, je vais d’abord être indispensable pour relever les défis qu’on s’est donnés et puis retrouver très vite ma place d’utile. Le focus va être économiquement sur la reprise des villes sinistrées.

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